La géologie de la propriété Sakami n’est réellement connue que sur le secteur de La Pointe, car c’est le seul endroit où ont été faits d’importants travaux de décapage et de cartographie, et qui a fait l’objet de plusieurs sondages.  Pour le reste de la propriété, les caractères assumés de la géologie sont basés sur les cartes et les études déjà publiées sur la région du lac Sakami.

Le secteur de La Pointe, et plus particulièrement la colline de La Pointe montre des intrusifs tonalitiques et dioritiques, des volcanites felsiques et mafiques et des formations métasédimentaires montrant localement des lambeaux de formations de fer.  Il s’agit de la sous-province de La Grande.

Les paragneiss de la sous-province Opinaca ne sont visibles qu’en contre-bas de la colline le long du rivage et évidemment dans les sondages.  Le contact entre les deux sous-provinces est difficile à identifier;  il semble se trouver quelque part entre la Zone 25 et la Zone 26, à une trentaine de mètres sous la Zone 26 et à une quarantaine de mètres au-dessus de la Zone 25.

Les paragneiss d’Opinaca dans la Zone 25 sont très finement lités, biotitiques et feldspathiques.  Ils contiennent souvent des lits quartzitiques.  La zone aurifère est généralement dans une zone de lits très silicifiés qui peuvent être eux-mêmes des lits de quartzite ou d’arkose silicifiés.  Dans ce même horizon, on trouve presque toujours de petits dykes felsiques très étroits et séricitisés.

Les affleurements du long du rivage montrent un système de plissements très complexes avec des orientations très variables.  Quand il est observable, l’axe des plis plonge à environ 50 degrés dans une direction sud-ouest, environ à l’azimut 244°.

Sur le terrain, à quelques mètres au-dessus des indices 25 et 26, dans le flanc de la colline, le décapage laisse voir une faille bien marquée, mais mince (3-4cm), orientée presque est-ouest; en s’approchant de la Zone 23, elle s’incurve vers le SE.

« Zone 23 »:

L’indice 23 est situé le long du rivage du lac, à 80 mètres à l’est de la Zone 25.  Après un décapage de la zone, une longue cannelure pratiquée en travers la zone minéralisée et découpée en longueurs d’échantillons de 0.5 mètre chacun a rapporté 1.87 g/t Au sur une largeur de 9.70 mètres.

Partout, de part et d’autre de la longue cannelure, la zone montre une très forte déformation, avec des plans de cisaillement très à pic, orientés SO-NE et penchant à 80-85° vers le SE.

À cause d’une importante falaise, de direction SO, située à proximité, la Zone 23 est difficile d’approche et n’a fait l’objet d’aucun sondage jusqu’à maintenant.  Notons que la bande schisteuse et cisaillée, observable sur le rivage, une vingtaine de mètres plus à l’est, est en ligne avec l’intersection de 1.17 g/t Au sur 5 mètres, obtenue dans le sondage EX-11, foré sur le lac, 50 mètres au nord-est du rivage.

« Zone 25 »

La Zone 25 peut-être décrite comme une structure aurifère stratiforme.  L’étude et l’interprétation des intersections minéralisées permettent de voir qu’on a affaire, à l’intérieur des paragneiss d’Opinaca sous-jacents aux formations de « La Grande », à un horizon silicifié de sédiments très finement lités et foliés, formés de quartzite, d’arkose et de paragneiss.  Cet horizon silicifié montre une fine et uniforme minéralisation, presque poussiéreuse, de pyrrhotine et de pyrite (entre 1 et 5%) accompagnée typiquement par de l’arsénopyrite très fine (autour de 1%).  L’horizon minéralisé est souvent accompagné de minces dykes felsiques minéralisés d’épaisseur décimétrique.  La foliation observée dans les carottes de sondage est généralement assez prononcée et montre des angles très variables, suggérant une structure ondulante.  Dès les premiers sondages sur la Zone 25, on a pu observer les faits suivants :

a) Longueur inhabituelle des intersections aurifères.

b) Absence relative de larges veines de quartz.

c) Association de la minéralisation avec des formations sédimentaires.

d) Structure stratiforme très silicifiée.

 Ces caractères géologiques laissent entrevoir la possibilité de pouvoir délimiter un gisement à gros tonnage.

À date, vingt-quatre sondages ont intersecté la Zone 25 à l’intérieur d’une aire de 150 mètres par 160 mètres.  Les teneurs obtenues sont très variables mais persistantes le long de la même intersection.  La teneur moyenne d’une intersection particulière dépend de la teneur maximum de coupure choisie.  Celle-ci détermine la longueur porteuse à considérer dans le calcul de la teneur moyenne.  En général les teneurs moyennes varient entre 2 et 3 grammes sur des largeurs apparentes qui se trouvent autour de 10 mètres, allant jusqu’à 49.65 mètres dans le sondage EX-10.  Notons toutefois qu’à l’intérieur d’une longue intersection de basses teneurs, il existe aussi des cœurs ou des passées de hautes teneurs, par exemple, le sondage EX-31 qui a rapporté 8.03 grammes d’or sur 3.82 mètres à l’intérieur d’une large intersection titrant 2.39 g/t d'or sur 30.19 mètres; de même, le sondage EX-22 qui a rapporté 122.4 grammes sur 0.45 mètres à l’intérieur d’une longue intersection de 12.7 mètres.

L’étude spatiale de l’ensemble des intersections des vingt-quatre sondages fait ressortir qu’on a affaire à une structure stratiforme d’épaisseur variable, d’au moins 10 mètres, orientée NO-SE (334°/154°) et plongeant à environ 50° dans une direction sud-ouest (azimut 244°).  À l’intérieur de cette structure générale, l’horizon silicifié aurifère a une allure ondulante, aussi bien en direction qu’en élévation, prenant la forme d’un léger antiforme dont l’axe central est soulevé par rapport à ses flancs.  En corollaire, dans chacun des deux flancs de l’anticlinal, l’orientation et la pente de l’horizon minéralisé varient pour s’ajuster à l’ondulation créée par l’antiforme.  On constate donc un soulèvement au centre avec des affaissement dans chaque flanc de part et d’autre. 

Il apparaît aussi que du côté nord-ouest, comme du côté sud-est, une formation de synformes correspondants semble se dessiner, de même qu'une nouvelle structure antiforme ( voir sondage EX-29 et 43, et sondage EX-27). Soulignons enfin que la structure telle que testée à date, mesure environ 130 mètres en direction et quelques 250 mètres le long de sa plongée. Elle demeure ouverte, latéralement, au nord-ouest et au sud-est de même qu'en profondeur.

« Zone 26 »:

La Zone 26 est un des indices aurifères découverts le long du rivage du lac, dans l’automne 1998.  Les travaux de décapage et d’échantillonnage subséquents ont confirmé les valeurs aurifères et leur association avec de minces lits de magnétite dans des métasédiments interlités avec des volcanites mafiques.  À la surface, la zone décapée, montre une structure plissée, très déformée interprétée comme un plis synforme-synclinale.  Sur l’affleurement, la zone montre une certaine ampleur dans la charnière du pli mais elle se rétrécit autour de un mètre le long des flancs du plis.

L'échantillonnage de surface avait rapporté les valeurs suivantes: 4,44 g/t Au sur 2,81 mètres. Selon l'étude de McLaughlin ( octobre 2001), sept sondages ont intersecté la zone, indentifiée à la surface comme l'indice 26. Les intersections rencontrées se trouvent dans la partie inférieure des formations de La Grande, au-dessus du contact avec les sédiments de l'Opinaca. À date, la meilleure intersection fut obtenue dans le sondage EX-19, qui rapporta 13,67 g/t Au sur 7,35 mètres, à l'intérieur d'un intervalle plus large qui rapporta 9,22 g/t Au sur 12,55 mètres. Les autres sondages montrent que la zone s’amincit le long de son plongement d’environ 51° vers le sud-ouest.  L’angle de plongée et la direction de la plongée sont complémentaires avec la structure de la Zone 25.Les intersections aurifères diminuent en teneur et en largeur, latéralement de même qu'en profondeur.

La minéralisation aurifère de la Zone 26 est associée avec des intervalles montrant de la pyrrhotine et de l’arsénopyrite.  La pyrrhotine est en pourcentage très variable autour de 2 à 5%, mais peut aller localement jusqu’à 25%, comme par exemple, EX-19.  Cette pyrrhotine est soit disséminée, soit en petit amas.  Quelques veinules millimétriques ont été observées, coupant en travers un lit ou un ruban de magnétite.  La formation de fer consiste en des lits centimétriques de chert interlités avec des lits ou minces rubans de magnétite, ou des lits contenant de la fine magnétite disséminée.  À l’examen pétrographique, on peut observer que cette minéralisation est souvent associée avec des rubans ou des agrégats de pyroxène verdâtre (diopside ou hédenbergite) et avec de la chlorite vert foncé provenant de l’altération des amphiboles.